Le 1er avril 1922, l’empereur d’Autriche et roi de Hongrie Charles de Habsbourg meurt à Madère. Pourquoi à Madère ? Parce que l’Autriche-Hongrie ayant perdu la guerre en 1918, les alliés ont décidé de l’envoyer en exil. L’Autriche est devenue une république. La Hongrie est indépendante, ainsi que d’autres parties de l’ancien empire.
Charles meurt à 33 ans d’une pneumonie, devant le Saint Sacrement exposé dans sa chambre en prononçant le nom de Jésus et entouré de sa famille. Il avait demandé en particulier que son fils aîné Otto, âgé de 11 ans, soit présent afin qu’il voie « comment meurt un chrétien ».
Charles n’était tout d’abord pas destiné au trône, puisque quand il naît, il est le 6ème dans l’ordre dynastique, et pourtant c’est ce qui lui est arrivé par suite de la mort de ses oncles qui étaient avant lui.
Quand il accède au trône, la guerre dure depuis deux ans. La première décision qu’il prend est qu’on ne boive plus de champagne à l’État-major, car dit-il, « il n’est pas normal que nous buvions du champagne alors que le peuple a faim. » Il fait même manger des rations militaires à ses officiers, au grand scandale de ceux-ci. Quand en 1915 il est nommé général, son mot d’ordre est : « il m’importe d’épargner la vie des hommes ». D’ailleurs, durant les deux ans de son règne, il y a dix fois moins de morts que durant les deux années précédentes.
Il aura tout fait pour obtenir la paix, sans résultat à cause en particulier de l’hostilité de Clémenceau, anticlérical notoire, à la « monarchie papiste », comme il dit.
C’est sous son règne que fut créé en Autriche-Hongrie le premier ministère de la famille en Europe, car il avait souci des familles.
A la fin de la guerre en novembre 1918, le Conseil d’Etat d’Autriche proclame la république, et Charles est obligé de s’exiler avec sa famille d’abord en Suisse, puis à Madère. Il a alors sept enfants et sa femme, l’impératrice Zita, est enceinte du huitième. Mais leurs biens sont confisqués en Autriche et ils ont été trahis par l’homme à qui ils avaient confié les bijoux à vendre. Ils se retrouvent alors sans ressources après avoir connu la vie des palais.
La foi de Charles n’a jamais faibli. Il avait reçu une bonne éducation religieuse de sa mère, qui était très pieuse. Quand il a épousé la princesse Zita, fille du duc de Bourbon-Parme, il lui a dit : »maintenant, nous devons nous aider mutuellement à aller vers le paradis. » Toute sa vie, il a cherché la volonté de Dieu sur lui. Pour Charles, le mariage était un chemin de sainteté. C’est pourquoi, sans doute, le pape Jean-Paul II a fixé la mémoire liturgique du bienheureux au 21 octobre, date anniversaire de son mariage.